Un nouveau trimestre commence à peine après un troisième trimestre chaotique qui s’est soldé par un recul marqué des actions et des obligations, étendant les pertes enregistrées depuis le début de l’année pour atteindre des proportions considérables. Outre l’impact négatif de l’inflation galopante, les hausses agressives des taux appliqués par les banques centrales et les risques croissants de récession, des dynamiques politiques contradictoires exacerbent l’instabilité des marchés. En effet, les décideurs en matière de politique budgétaire, qui ont tout intérêt à stimuler la croissance et l’emploi, s’opposent aux banquiers centraux qui s’efforcent d’affaiblir la demande. À court terme, les investisseurs se retrouvent donc face à des choix cornéliens de plus les bulls cherchent à se mettre à l’abri.
ÉTATS-UNIS
En septembre, le FOMC a accéléré le rythme de sa campagne contre l’inflation. Le comité a présenté une projection plus optimiste des taux à court terme pour cette année et l’année prochaine, ainsi qu’une augmentation de 75 points de base de la fourchette cible des fonds fédéraux, ce qui était largement anticipé. Il est maintenant prévu que le taux des fonds fédéraux augmente de 125 points de base supplémentaires lors des deux dernières réunions du FOMC de cette année. La prévision médiane pour le taux des fed funds se terminant en 2023 est de 4,6 %, et le FOMC s’attend à ce que les taux restent élevés pendant le reste de l’année.
Le FOMC devrait adopter une position plus stricte en matière de politique, dans la mesure où le Comité estime que l’inflation supérieure à l’objectif est de plus en plus ancrée. Les membres du FOMC prévoient maintenant que l’inflation de base se maintiendra à plus de 3 % au cours de l’année prochaine et à plus de 2 % jusqu’en 2025. Bien que l’on s’attende à ce que des taux plus élevés nuisent davantage à l’économie, les décideurs prévoient que l’inflation diminuera progressivement au cours des prochaines années. Les projections de croissance du PIB réel pour l’année suivante ont été revues à la baisse ; avec une valeur médiane de 1,2 %, ces projections sont désormais nettement inférieures au taux de croissance potentiel de l’économie.
Même si l’inflation globale a montré des signes de culmination, les indices sous-jacents de l’inflation de base n’ont pas encore montré de changement suffisamment décisif pour que la Fed ralentisse le rythme de ses hausses de taux. Les membres de la Fed ont signalé que d’autres hausses sont prévues au cours des prochains mois ainsi qu’en 2023. Cette situation a entraîné une hausse des rendements du Trésor, le rendement de l’emprunt américain 10 ans se situe actuellement à 3,72 % et le taux hypothécaire américain 30 ans a atteint les 6,29 %, son niveau le plus élevé depuis octobre 2008.
La Réserve fédérale ainsi que les autres banques centrales mondiales agissent de concert. En dépit d’un sentiment défavorable croissant, lié à la crainte qu’une hausse des taux d’intérêt mondiaux n’entraîne une récession globale l’année prochaine, l’USDIndex conserve sa force en tant que monnaie de référence.
L’inflation annualisée aux États-Unis ayant chuté pour le deuxième mois consécutif, passant de 8,5 % en juillet à 8,3 % en août, tandis que l’indice PCE, l’indicateur préféré de la Fed a lentement reculé de 6,8 % en juillet à 6,3 % en glissement annuel, tandis que l’inflation PCE de base est passée de 4,8 % à 4,6 %, il n’y a aucune raison pour que la Fed n’agisse pas de manière agressive jusqu’à ce que ses souhaits soient satisfaits. La majeure partie de la baisse a été causée par une chute des prix des matières premières, notamment du pétrole brut et du gaz, qui ont fortement corrigé. Le pétrole américain se négocie actuellement au-dessus des 80 dollars le baril. Malgré la baisse des prix due à la perspective d’un ralentissement de la croissance, les producteurs de pétrole tentent toujours de contenir les prix en évitant d’augmenter excessivement les quotas de production.
Le 13 octobre, le FOMC tiendra une réunion avant de décider de la politique monétaire début novembre. L’augmentation des taux d’intérêt de la Fed fait baisser lentement l’inflation. Si la poussée de l’emploi peut être maintenue et que le chômage continue de baisser, alors la récession tant redoutée cessera d’être une perspective effrayante et le déclin de l’économie américaine pour 2022 et T4 pourra être anticipé.
L’USDIndex, dont le sommet atteint à 111,55 en septembre dernier représente un record depuis deux décennies, reste fidèle à ses tendances. L’indice a augmenté de plus de 6 % au troisième trimestre et de plus de 16 % en 2022. Une nouvelle hausse est prévue et devrait tester le pic de 2001 aux alentours des 120,00, pour autant que la perspective reste haussière en dépit d’une profonde correction, aussi longtemps que le support de 103,82 sera conservé.
ZONE EURO
Qu’il s’agisse des tensions géopolitiques entre l’Ukraine et la Russie, des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, de l’augmentation des pressions inflationnistes, du resserrement monétaire des banques centrales, des perturbations de l’approvisionnement en gaz naturel ou du risque de récession, les incertitudes entourant la zone euro continueront de se manifester au cours des prochains trimestres.
La dernière hausse de l’IPCH a atteint 9,1 %, principalement en raison de la flambée des prix du logement, de l’électricité, du gaz, etc., ainsi que de la réouverture de l’économie, d’un fort rebond du tourisme et du resserrement des marchés du travail. La BCE a prévu que les données resteraient supérieures à 9 % pour le reste de l’année 2022. La possibilité d’une hausse de la demande d’énergie au cours de l’hiver prochain constitue le principal danger, particulièrement après que la Russie ait interrompu l’approvisionnement en gaz de l’Europe et que les membres de la zone euro aient du mal à trouver des solutions de rechange immédiates. Le rationnement du gaz pourrait être inévitable si la demande dépasse la totalité des approvisionnements en gaz, ce qui affecterait principalement les secteurs à forte consommation d’énergie et, en fin de compte, l’emploi et l’économie dans son ensemble. Bien que l’impact du rationnement du gaz puisse être atténué par une réduction de 15 % de la consommation totale de gaz par les ménages et les entreprises, ainsi que par une utilisation efficace des réserves de gaz à l’échelle européenne dans un esprit de solidarité entre les membres de l’UE, le PIB de la zone euro serait tout de même affecté dans une certaine mesure.
Selon les dernières projections macroéconomiques de la BCE, le PIB réel pour 2022 devrait atteindre les 3,1 %. Toutes les composantes du PIB devraient diminuer comparativement à la période identique de l’année dernière. Sont concernés la consommation privée (3,6 % ; était 3,7 %), la consommation publique (1,4 % ; était 4,2 %), la formation brute de capital fixe (3,1 % ; était 3,8 %), les exportations (6,1 % ; était 10,5 %) ainsi que les importations (6,5 % ; était 8,2 %). Une inflation élevée entraîne une contraction du revenu réel disponible et donc de la consommation des ménages, tandis que la poursuite de la normalisation des taux d’intérêt continuera de nuire au logement et aux investissements des entreprises. L’assouplissement des goulets d’étranglement de l’offre et la dépréciation de l’euro pourraient soutenir les exportations continentales. Toutefois, comme la demande étrangère reste faible, les exportations nettes en 2022 devraient être neutres.
Sur le marché du travail, un modèle macroéconomique global prévoit que les indices PMI de l’industrie manufacturière et des services de la zone euro seront inférieurs à 50,0 au cours du prochain trimestre, ce qui indique une contraction générale. Le taux de chômage devrait en outre être élevé à presque 7 % (contre 6,6 % actuellement) en raison du ralentissement de l’activité économique. En conséquence, la banque centrale prévoit que la productivité par personne employée atteindra 1,1 %, contre 3,8 % en 2021. Le dernier indice ZEW sur le sentiment économique a enregistré son plus bas niveau depuis octobre 2008, à -60,7, et devrait continuer à se détériorer à court terme, ce qui indique un climat de pessimisme général.
Les hausses de taux de la BCE reprendront au cours des prochaines réunions afin de maintenir l’inflation sous contrôle. Les opérateurs ont prévu des hausses de 70 points de base en octobre et décembre prochains. Il convient également de noter que l’effet des hausses de taux pourrait se dissiper progressivement, en fonction de l’évolution des conditions générales dans la zone euro et l’économie mondiale. À la mi-septembre, le rendement 2 ans allemand a atteint son plus haut niveau depuis 2011, tandis que les rendements 10 ans et 30 ans se sont inversés pour la première fois de leur histoire. Techniquement, l’EURO reste négocié dans une tendance baissière, tandis que la parité reste à l’essai. Sur le front des marchés boursiers, GER40, FRA40 et NETH25 sont considérés comme des indices classés sous la SMA 20 semaines. Ces indices ont tenté de franchir la résistance dynamique en août mais ont échoué.
JAPON
La troisième économie mondiale est au centre de l’attention alors que nous entrons dans le dernier trimestre d’une année riche en événements inédits qui ont laissé les acteurs du marché perplexes. Il serait toutefois contre-productif d’examiner le Japon de manière isolée. Nous devons donc le replacer dans un contexte global et examiner comment les autres économies mondiales se sont comportées avec en toile de fond la thématique émise par 2022.
Cette année, les économies mondiales ont dû faire face à plusieurs thèmes majeurs qui ont influencé les organes de décision monétaire et les économies mondiales. Il s’agit notamment de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, de la flambée des prix des matières premières et de l’énergie, ainsi que des pressions inflationnistes provoquées par les lockdowns Covid-19 ainsi que par la demande de consommation post-pandémique.
Le Japon est unique en son genre, dans la mesure où il a réussi à « résister à la tempête » et à maintenir son inflation globale, provoquée par tous les facteurs susmentionnés, en dessous de la moyenne des 8% que connaissent les autres économies développées, comme les États-Unis et la plupart des pays d’Europe. Bien que la Banque du Japon ait un objectif d’inflation de 2 %, l’inflation des prix à la consommation que connaît l’économie japonaise, si l’on exclut les principaux facteurs (alimentation et énergie), n’a pas augmenté aussi radicalement que dans d’autres parties du monde, comme en témoigne l’IPC du mois dernier, qui s’est établi à 3 % en glissement annuel, contre 2,4 % au mois d’août précédent.
Bien que la BoJ ait hésité à relever ses taux et à s’aligner sur ceux de ses pairs, sa position pourrait changer à l’avenir si l’inflation continue d’augmenter et si les autres banques centrales continuent de relever leurs taux d’intérêt au détriment de la dépréciation du yen. Des « interventions » sur un yen affaibli ont été évoquées, mais il est très peu probable que les taux à court terme sortent du territoire négatif, même si les taux d’intérêt à plus long terme pourraient légèrement augmenter si le yen continue de perdre de la valeur par rapport au dollar.
Au cours de cette année, la monnaie japonaise a été dévaluée et a chuté de 20% par rapport au dollar américain. Toutefois, à l’approche du dernier trimestre, la reprise économique du Japon devrait se renforcer. Les facteurs qui soutiennent cette reprise au quatrième trimestre sont liés à l’élimination des goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et à l’assouplissement des restrictions sur le plus grand marché d’exportation du Japon (la Chine), ce qui entraînera un retour de la demande pour les produits japonais, qui sont soutenus par un yen relativement faible, et améliorera l’attrait des biens et services produits par le Japon.
En outre, le tourisme est en train de rebondir : le Japon comptait moins de 300 000 visiteurs étrangers au troisième trimestre, contre près de 3 millions en juillet 2019, ce qui laisse de la place en vue d’un grand déploiement à la hausse. Les prix de l’énergie et des matières premières contribueront à cette reprise car ils commencent à se stabiliser, de même que les tendances inflationnistes mondiales qui montrent des signes préliminaires d’un virage vers une normalisation, ce qui aura une incidence sur les décisions relatives aux taux d’intérêt mondiaux dans la seconde moitié du T4 en direction de 2023.
Pour l’USDJPY, la tendance est à la hausse, avec des sommets et des creux supérieurs marqués, chacun ayant été respecté selon la structure. L’action actuelle du prix commence à imprimer un canal croissant-extensible qui indique la probabilité d’un renversement potentiel du prix, cependant la tendance restera haussière jusqu’à ce que le prix casse impulsivement la zone des 129,38.
ROYAUME-UNI
Ce fut un trimestre dramatique pour le Royaume-Uni, le pays se dirigeant vers la récession d’ici la fin de l’année. La guerre entre la Russie et l’Ukraine a augmenté la pression inflationniste, ce qui a eu de grandes conséquences concernant l’énergie et une réduction de la croissance économique du Royaume-Uni. La réduction des dépenses des entreprises couplée à des problèmes dans les chaînes d’approvisionnement, ainsi qu’un nouveau gouvernement aux commandes et la mort de la reine Elizabeth II rendent cette fin d’année difficile.
La première ministre Truss et son gouvernement ont commencé par un coup d’éclat, mais pas un bon. La première grande annonce politique du gouvernement a provoqué des réactions dramatiques sur les marchés et une volte-face de la politique de la BoE. Le QT a été reporté et les achats d’obligations ont repris, grâce au paquet de réductions d’impôts non financées du chancelier Kwarteng. Le gouvernement britannique a annoncé un revirement sur son taux d’imposition de 45 %, le chancelier Kwarteng confirmant que le gouvernement abandonnera les plans visant à abolir le taux d’imposition maximal de 45 % qui s’applique aux revenus supérieurs à 150 000 euros. Cela signifie que le taux d’imposition pour les hauts revenus ne sera plus que de 40 %. Le taux de l’impôt sur le revenu de base a été abaissé de 20 % à 19 %. M. Kwarteng a également confirmé l’annulation attendue de l’augmentation des cotisations d’assurance nationale et de la hausse prévue du taux d’imposition des sociétés. Le droit de timbre sera également abaissé. Le budget contenait plus de détails sur l’accent mis par le gouvernement sur la déréglementation et les réductions d’impôts comme moyen de relancer l’économie en difficulté. M. Kwarteng affirme que la plus grande série de réductions d’impôts depuis des décennies, associée à une poussée de déréglementation, facilitera une croissance de 2,5 % par an.
Cette décision ne réduira pas trop le coût total du mini-budget du gouvernement, mais elle a été perçue par de nombreux députés comme un signe que Truss et Kwarteng ont perdu le contact avec les électeurs et qu’ils risquent une défaite au Parlement après une révolte des députés. Truss a d’abord exclu un revirement, mais semble avoir cédé à la pression des membres du parti alors que les conservateurs chutaient dans les sondages.
Du point de vue des données, l’inflation, qui est actuellement élevée à 9,9% (5 fois l’objectif de la BoE et la plus élevée depuis 40 ans), devrait continuer à augmenter pour atteindre 14% d’ici la fin de l’année et dépasser les 20% d’ici l’hiver, des chiffres jamais atteints depuis 1975-1976. Cela est dû à la crise énergétique, qui devrait augmenter la facturation de 80 % à partir d’octobre, soit 4 000 dollars environ par an et par ménage en frais d’énergie, principalement en raison du coût élevé du gaz ainsi que de l’augmentation de la demande liée à la rigueur de l’hiver. L’ampleur de la hausse de l’inflation dépendra de la volonté du gouvernement de soutenir les ménages en gelant les factures d’énergie ou en proposant des mesures de relance. Une baisse de l’inflation est attendue durant toute l’année 2023 pour atteindre 5 % ; elle devrait atteindre l’objectif de 2 % de la BoE fin 2024.
La baisse du PIB devrait se poursuivre et faire entrer le Royaume-Uni en récession d’ici la fin de l’année, en raison de la flambée du coût de la vie et de l’énergie qui a rendu les consommateurs plus économes. Les dépenses de consommation devraient diminuer de 3,9 % d’ici la fin de l’année. Les perspectives de croissance annuelle du PIB qui étaient de 4,5 % ont été revues à la baisse et sont maintenant prévues à 3,3 %-3,6 % d’ici la fin de l’année. Les attentes de reprise sont faibles, car l’investissement général devrait se positionner à 4-5,4 % pour le quatrième trimestre et chuter à 0,4 % pour 2023.
Pour l’instant, les marchés continuent de miser sur une hausse de 100 points de base du taux de la BoE lors de la réunion de novembre, alors que celui-ci devrait dépasser les 2 %-2,25 % d’ici la fin de l’année et les 3 % d’ici 2023-2024. Reste à savoir si la BoE peut et veut aller jusqu’au bout, et si elle sera effectivement en mesure de lancer le QT début novembre. La banque ne reçoit certainement pas l’aide du gouvernement, même si, au sein du parti conservateur, peu de personnes semblent croire à la version officielle selon laquelle les turbulences n’ont pas été causées par les plans budgétaires, mais par les turbulences du marché mondial. Certains députés conservateurs craignent également qu’il soit difficile de faire accepter la suppression de l’impôt sur les revenus les plus élevés, tandis que la perspective d’une forte hausse des coûts des prêts hypothécaires frappe une grande partie des électeurs de base du parti.
Les réductions d’impôts non financées de Kwarteng et l’objectif de la BoE de faire baisser l’inflation sont en désaccord, et les investisseurs ne sont pas les seuls à s’inquiéter. Le gouvernement maintenant ses plans budgétaires, le Trésor semble mener la barque et la BoE doit ramasser les morceaux. L’avertissement du FMI à la chancelière de « réévaluer » son programme, car les mesures « non ciblées » risquent de pousser l’inflation encore plus haut, a été rejeté. Les chances que Kwarteng et Truss envisagent de faire volte-face semblent actuellement infimes. Cela signifie que nous nous sommes rapprochés de la parité entre la livre sterling et le dollar.
Le prix de la paire GBPUSD a fortement chuté depuis ses sommets à 1,42472 fin mai, passant sous la SMA hebdomadaire des 20, située à 1,20154, brisant les bas de fevrier 2020 et se situe actuellement à 1.12330, un prix qui n’a pas été vu depuis mars 1985. Le cours reste actuellement bas, en raison de la crise énergétique mondiale qui se poursuivra en janvier ainsi que la récession à venir, il est très probable que le prix continuera à baisser. Le support le plus proche est à 1.10000 suivi par le plus bas historique à 1.05200 qui pourrait être testé, le cours pourrait même fixer un nouveau plus bas considérant que nous sommes déjà proches de la parité. Le RSI est à 24.3210 sans force et le MACD se renforce sous la ligne 0.0.
AUSTRALIE ET NOUVELLE ZÉLANDE
Comme toutes les grandes économies, la paire d’Antipodes doit faire face à des problèmes de chaîne d’approvisionnement post-pandémie, à une inflation croissante, à des marchés de l’emploi sous tension ainsi qu’à des marchés immobiliers potentiellement en surchauffe.
Au cours des trois derniers mois, la RBA s’est lancée dans une série de hausses de taux avant de relever son taux directeur de 50 pb à 2,35 % dans le cadre de la réunion de septembre 2022, conformément aux prévisions, portant le taux d’intérêt à des niveaux jamais vus depuis janvier 2015. Cependant, alors que le quatrième trimestre commence, la RBA a surpris les marchés et a ralenti sa trajectoire de resserrement. La banque centrale australienne a surpris en procédant à une hausse des taux de 25 pb, inférieure aux prévisions. Les marchés s’attendaient à une hausse de 50 points de base, mais il semble que les préoccupations croissantes concernant la santé de l’économie mondiale et le fait que la hausse des rendements commence à toucher un secteur des ménages qui doit faire face à une dette assez importante, ont incité la banque centrale à s’en tenir à une hausse de 25 pdb qui a porté le taux directeur à 2,6 %. En réaction à cette décision, les obligations et les actions se sont redressées, entraînant des répercussions sur les marchés plus larges, les investisseurs réduisant leurs attentes en matière de resserrement.
Dans les mois à venir, à savoir le quatrième trimestre de cette année, les taux d’intérêt devraient être relevés par les décideurs politiques, cependant la RBA n’est pas sur une trajectoire de hausse des taux préétablie car l’ampleur et le calendrier des hausses dépendront des données économiques entrantes. La RBA sera attentive à l’économie mondiale et recherchera les signes de détérioration résultant des hausses de taux d’intérêt dans de nombreux pays. Une attention particulière sera également accordée à la guerre en Ukraine et aux politiques anti-covid ainsi qu’à d’autres défis politiques rencontrés en Chine, le plus grand marché de l’Australie. Selon les swaps indexés au jour le jour, 4,1 % sera le pic du taux d’escompte de la RBA d’ici avril 2023. Les économistes prévoient que la RBA terminera sa campagne de resserrement à environ 3,35 %, contre 4,2 % pour la Fed et 3,75 % pour la Nouvelle-Zélande et le Canada.
L’excédent commercial, qui revêt une importance capitale, est tombé à 8,32 milliards de dollars australiens, son niveau le plus bas depuis six mois, ne répondant pas aux attentes du marché et renforçant les signes indiquant que le ralentissement de la croissance dans les principaux centres affecte la demande. Les exportations ont encore augmenté de 2,6 % m/m, mais les importations ont connu une hausse encore plus forte de 4,5 % m/m, en raison de la reprise de la demande intérieure.
La Reserve Bank of New Zealand a relevé son taux directeur officiel de 50 points de base, à 3,5 % un niveau qui n’avait pas été atteint depuis avril 2015, en ce début de quatrième trimestre. Il s’agit de la cinquième hausse consécutive de ce type et de la huitième hausse annuelle, tandis que le taux devrait atteindre 4 % d’ici la fin de l’année et passer à 4,5 % d’ici le premier ou le deuxième trimestre de 2023. La RBNZ a déclaré qu’elle poursuivra le resserrement de sa politique monétaire avec des augmentations au taux actuel, pouvant aller jusqu’à 75 pb pour stabiliser l’inflation au niveau de l’objectif fixé entre 1 % et 3 %.
La situation mondiale extrêmement difficile et le marché du travail maintiennent une pression à la hausse sur l’inflation générale du pays, qui s’établit à 7,3 % en glissement annuel avec une accumulation de 3,5 %, menée par l’augmentation de 14,4 % des prix des transports due à la hausse des prix du pétrole (conséquence de la guerre Russie-Ukraine), suivie par le logement à 9,2 % et l’alimentation à 6,9 % en glissement annuel. Une baisse à 5,2 % est attendue d’ici la fin de 2022 avant d’être ramenée dans la fourchette des 4, 2 %-3, 0 % en 2023. De même, l’inflation des biens échangeables devrait passer de 8,7 % à 5 % d’ici la fin de l’année et celle des biens non échangeables de 6,3 % à 3 %.
La Nouvelle-Zélande a été sauvée de la récession grâce au rebond du PIB au deuxième trimestre, qui a atteint 1,7 % en glissement annuel. Toutefois, il devrait tomber à 1,2 % d’ici la fin de l’année et se situer dans une fourchette comprise entre 0,8 % et 1,2 % en 2023. Les pénuries de main-d’œuvre et de matériaux (en raison des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et de la fermeture des ports et des frontières) constituent le principal obstacle pour la production, les commerces de détail et les entreprises de construction, ce qui ralentit la croissance économique du pays. Les permis de construire ont été réduits de 4 574 à 3 800 pour le dernier trimestre. Entre-temps, l’ouverture des frontières a donné un coup de fouet substantiel en injectant un flux positif de touristes.
Le taux de chômage reste faible à 3,3 %, soit 0,1 % de son plancher historique de 3,2 % cependant il devrait être réduit à 3,0 % d’ici la fin de l’année et début 2023, bien qu’il puisse varier de 0,1 %-0,2 % à partir du deuxième trimestre pour remonter à 4 %. La situation du marché du travail indique que l’économie est bien au-dessus du niveau optimal en matière d’emploi durable. La croissance des salaires sera éclipsée par l’augmentation du coût de la vie jusqu’à ce que l’inflation diminue.
Concernant les autres données, les prix de l’immobilier devraient continuer à chuter et atteindre 16%, tandis que les paiements hypothécaires ne se sont pas encore ajustés au taux d’escompte, ce qui a pour effet d’augmenter négativement la consommation des ménages qui ont résisté grâce à l’épargne durant la pandémie et aux incitations gouvernementales. Les ventes au détail à -2,30% devraient augmenter à 1,7% d’ici la fin de l’année. La confiance des consommateurs devrait augmenter ainsi que celle des entreprises, ces dernières se montrant toutefois pessimistes quant à la situation actuelle des affaires et à l’inflation. Les prix à l’exportation des biens diminueront de 7 % sur une base pondérée, en raison de la baisse de la demande mondiale au profit de la reprise de l’offre alimentaire après l’invasion russe.
CANADA
La croissance du PIB canadien en 2022 et 2023 a été révisée sensiblement à la baisse, soit 3, 5 % et 1, 75 %. La prévision de croissance a été abaissée d’environ ¾ de point de pourcentage en 2022 et d’environ 1½ point de pourcentage en 2023. La croissance en 2024 a été révisée à la hausse de ¼ de point de pourcentage, à 2½ %. Ces révisions laissent le niveau du PIB réel inférieur d’environ 1¾ % en 2024.
La croissance a ralenti essentiellement en raison de l’impact de l’inflation élevée et du resserrement des conditions financières sur la consommation et l’activité immobilière. L’affaiblissement des perspectives de croissance mondiale pèse également sur les exportations et les investissements des entreprises.
Les perspectives d’évolution de l’IPC ont été révisées à la hausse de près de 2 points de pourcentage, à 7,2 % en 2022, de 1,8 point de pourcentage, à 4,6 % en 2023, et de 0,2 point de pourcentage, à 2,3 % en 2024. Ces révisions reflètent principalement des pressions inflationnistes plus persistantes et plus larges que celles estimées précédemment. Elles reflètent également la hausse des prix des produits de base ainsi que des marges de raffinage de l’essence plus importantes qu’à l’accoutumée, sans oublier la hausse des anticipations d’inflation. En outre, des estimations plus élevées de la demande excédentaire en 2022 ont relevé les prévisions d’inflation en 2022 et en 2023. L’inflation devrait diminuer à mesure que l’impact des prix élevés de l’énergie se dissipe, que les problèmes d’approvisionnement s’estompent et que la politique monétaire au Canada et à l’étranger réduit la demande intérieure et étrangère.
L’économie canadienne connaît une demande excédentaire. Un large éventail de mesures indique que l’économie fonctionne au-delà de sa capacité de production et que le marché du travail est tendu, les pénuries de main-d’œuvre poussant les salaires à la hausse. Les ratios des postes vacants et des offres d’emploi par rapport aux chômeurs ont également atteint des niveaux records. En raison de ces tensions, la croissance des salaires se renforce et s’étend à tous les secteurs. Les entreprises continuent de signaler des contraintes de capacité, notamment des pénuries de main-d’œuvre et des problèmes de chaîne d’approvisionnement. Ces contraintes pèsent toujours sur la production et les ventes. Cette situation est particulièrement aiguë dans le secteur automobile, où il reste difficile de s’approvisionner en semi-conducteurs et d’acheminer les véhicules vers les distributeurs.
La croissance de l’offre devrait être d’environ ¾% en 2022 et s’établir en moyenne à environ 2¾% sur 2023-24.Les perturbations réduisent l’offre de biens et de services. On suppose que ces facteurs ont un impact négatif maximal d’environ 2½ % sur le niveau de l’offre au troisième trimestre de 2022. Cet effet devrait commencer à diminuer au quatrième trimestre.
La croissance de la consommation devrait ralentir par rapport à son rythme élevé actuel. Une inflation élevée signifie que les ménages consacreront une plus grande partie de leur revenu disponible aux produits de première nécessité tels que la nourriture et l’essence, ce qui leur laissera moins d’argent à dépenser pour d’autres articles. Par ailleurs, la hausse des taux d’intérêt signifie que certains ménages reporteront leurs achats importants, rembourseront leurs dettes ou épargneront davantage. En outre, certains ménages – en particulier ceux qui ont contracté un prêt hypothécaire important lorsque les taux étaient plus bas – devront faire face à des paiements beaucoup plus élevés lorsqu’ils renouvelleront leur prêt hypothécaire. Le ralentissement de l’activité immobilière pèsera également sur la consommation de biens tels que les meubles et les appareils ménagers.
La croissance des exportations devrait rester forte tout au long du quatrième trimestre de 2022, stimulée par la hausse des prix des produits de base et la reprise des voyages internationaux. Plus tard dans l’horizon de projection, la croissance des exportations devrait ralentir à mesure que la demande étrangère diminue. Les exportations de produits non énergétiques devraient connaître une croissance solide à mesure que les perturbations de l’offre mondiale se dissiperont. Toutefois, les exportations de véhicules automobiles ralentiront leur croissance au cours du deuxième semestre de 2023 et en 2024, lorsque certaines installations de fabrication fermeront temporairement pour se réoutiller en vue de la production de véhicules électriques. Les exportations et les importations de services se renforceront et atteindront les niveaux pré-pandémiques en 2024, tandis que les voyages internationaux continueront de se rétablir.
L’USDCAD se négocie à 1,3770, après avoir cassé le niveau de retracement fib de 61,8% (1,3649), qui constituait une résistance le 23 déc 2018. Le prochain niveau de résistance est le niveau fib de 70,7% à 1,3882. Dans le sens de la baisse, 50% est un support clé à 1,3323, suivi des 38,2% à 1,3021.
Les taux d’intérêt canadien et américain sont tous deux de 3,25 % et les banques centrales sont sur le point d’augmenter leur taux pour ramener l’inflation au niveau cible. L’égalité des taux ne donne pas d’avantage à une monnaie par rapport à l’autre, mais le dollar américain devient une valeur refuge en période de peur et de récession, tandis que le dollar canadien est affecté négativement par la chute du prix du pétrole.
ÉCONOMIES ÉMERGENTES
Chine : L’économie chinoise a été fortement perturbée cette année suite à la résurgence des cas de COVID et aux lockdowns qui en ont résulté conformément à la politique chinoise du » zéro COVID « , à la crise de la dette dans le secteur immobilier et aux températures record ainsi qu’à la sécheresse qui ont entraîné des pénuries d’électricité au point de provoquer la fermeture de certaines usines. L’économie s’est contractée de 2,6 % au deuxième trimestre, ce qui ne correspond pas à la croissance de 1,4 % attendue par les analystes ni à la croissance d’à peine 0,4 % prévue comparativement aux 4, 8 % attendus en glissement annuel. Le taux de chômage des jeunes atteint un niveau record de près de 20 %, car les fermetures d’usines pèsent sur le marché de l’emploi ; et comme le gouvernement semble se concentrer davantage sur l’endiguement de la propagation du virus malgré les risques pour l’économie, nous pouvons nous attendre à ce que la crise se prolonge jusqu’au dernier trimestre de 2022.
Au quatrième trimestre 2022, le principal événement à surveiller sera le 20e Congrès du Parti communiste, qui doit débuter le 16 octobre. Le président Xi Jinping devrait obtenir un troisième mandat et, si tel est le cas, la politique actuelle devrait être maintenue. La relation entre les États-Unis et la Chine est un autre facteur à surveiller, avec les tensions récentes qui ont suivi la visite de Nancy Pelosi à Taïwan. L’évolution de cette relation sera également un facteur clé au quatrième trimestre, au même titre que les prix du pétrole, dont la hausse restera négative pour la Chine, qui conserve sa position de premier importateur mondial de pétrole.
La PBOC a maintenu une politique monétaire ultra-libre en 2022 afin de soutenir l’économie en perte de vitesse, mais elle a fait une pause dans sa dernière décision et a laissé les taux inchangés. Les économistes s’attendent à ce que l’assouplissement se poursuive dans la dernière partie de l’année ; or, si cette mesure vise à soutenir l’économie, qui est confrontée à plusieurs vents contraires, elle signifie également que la fuite des capitaux hors de Chine pourrait s’intensifier à mesure que les autres grandes banques centrales, en particulier la Réserve fédérale américaine, procèdent à un resserrement agressif.
Cette divergence de politique ainsi que les aspects négatifs de l’économie chinoise ont entraîné une chute du yuan de près de 12 % par rapport à l’USD, avec une hausse de l’USDCNH à près de 7,15, à proximité des niveaux observés pour la dernière fois au sommet de la pandémie en mars 2020. La tendance reste haussière alors que le cours se dirige vers les niveaux les plus élevés depuis 2008 autour des 7,19. Le RSI étant déjà suracheté, le cours se situe à des niveaux élevés compte tenu de la forte hausse enregistrée tout au long de l’année, bien que les forces motrices indiquent une poursuite de la hausse, une correction pourrait être nécessaire.
Afrique du Sud : Lors de sa dernière réunion, la SARB a relevé le taux d’intérêt de 75 points de base, le ramenant au niveau des 6,25 % qui prévalait avant l’adoption de la loi COVID, dans une nouvelle tentative de juguler l’inflation élevée en Afrique du Sud, qui avoisine les 8 %. La chute des prix du pétrole a permis de réduire l’inflation à 7,6 % en août, contre un sommet de 7,8 % enregistré en juillet, mais ce chiffre reste supérieur à la limite de l’objectif d’inflation de 6 % fixée par la banque centrale, ce qui implique un resserrement supplémentaire au quatrième trimestre.
L’économie sud-africaine s’est contractée de 0,7 % au deuxième trimestre, après une croissance révisée de 1,7 % au premier trimestre, tandis que le taux de chômage reste proche des 34 %, en raison des fortes inondations dans l’est de l’Afrique du Sud et des coupures d’électricité provoquées par Eskom, qui ont touché les principaux secteurs de l’économie, notamment l’agriculture et l’industrie. L’effet de ces perturbations pèsera clairement sur l’économie sud-africaine à l’approche de la fin de l’année 2022, dans un contexte de resserrement des banques centrales et de problèmes dans le monde entier, comme la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales résultant des blocages en Chine.
L’USDZAR a régulièrement progressé d’environ 13% en 2022, dépassant le sommet de 2021, et se négocie actuellement autour des 18 000. La force de l’USD, qui est actuellement en tête des principales devises en 2022, ainsi que les difficultés de l’économie sud-africaine sont les facteurs responsables de la hausse de la paire, même si le resserrement de la politique de la SARB pourrait apporter un certain soutien au ZAR, l’USD devrait l’éclipser. Le graphique continue de montrer une tendance haussière avec un cours s’échangeant bien au-dessus de la SMA 20 en territoire haussier sur le MACD ; actuellement, le RSI est proche de la région de surachat, ce qui pourrait entraîner des corrections.
Mexique : La Banque du Mexique reste engagée à maintenir la stabilité des prix grâce à la dernière hausse de taux de 75 points de base au mois d’août, la deuxième d’affilée visant à ralentir le rythme de l’inflation dans le pays, portant le taux à 8,50 %.
Banxico a maintenu ses prévisions de croissance, le PIB devrait croître entre 1,7 % et 2,7 %, conformément aux prévisions initiales de 2,2 % établies pour 2022, toutefois, la banque centrale a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2023, tablant sur une croissance comprise entre 0,8 % et 2,4 %, contre 1,4 % à 3,4 % précédemment. La révision des prévisions d’inflation globale de 8,62 % à 8,1 % en glissement annuel et la baisse de l’inflation de base à 7,6 % d’ici la fin de l’année suggèrent que la banque centrale est sur la bonne voie pour réduire l’inflation et qu’elle continuera probablement à relever ses taux d’intérêt.
La paire USDMXN a été agitée toute l’année, les deux banques centrales s’étant engagées à faire baisser l’inflation par un resserrement agressif de leur politique. La FED ayant procédé à une nouvelle hausse des taux de 75 points de base la semaine dernière, le dollar s’est renforcé par rapport au peso, mais les niveaux techniques suggèrent que le prix pourrait rester piégé entre 20,387 et 19,887. L’image ne pourrait être plus claire car le RSI est resté confiné dans la zone des 40-60 depuis l’année dernière, cependant l’indice de force relative montre que la poussée actuelle à la hausse de l’USD n’est pas assez forte, le chiffre étant inférieur à 25,00.
Si la Banque du Mexique et la Fed continuent d’appliquer des hausses de taux de même ampleur à leurs économies et des orientations politiques similaires, l’USDMXN pourrait rester confiné dans un range pour le reste de l’année 2022.
Russie : La Banque centrale de Russie a réduit son taux d’intérêt de 50 points de base lors de sa réunion de septembre afin de stimuler davantage les dépenses des ménages, l’inflation étant en baisse et la demande des consommateurs modérée. L’environnement interne des entreprises s’améliore, mais des facteurs externes, notamment les tensions en Ukraine, continuent de peser sur la croissance et les activités économiques. Selon les prévisions de la Banque de Russie, l’inflation annuelle devrait se situer entre 11 et 13 % en 2022 et baisser entre 5 et 7 % en 2023 pour revenir à 4 % en 2024.
Les perspectives économiques de la Russie sont faibles compte tenu des circonstances qui entourent le pays ainsi que de la situation actuelle de l’économie mondiale en général, la récession étant l’un des principaux sujets abordés ces derniers mois. Selon une déclaration de la banque centrale, « les contraintes du côté de l’offre pourraient se renforcer en raison de problèmes d’acquisition d’équipements, d’une lente reconstitution des stocks de produits finis, de matières premières et de composants si les tendances négatives de la dynamique des importations s’intensifient. À son tour, la matérialisation des risques croissants d’une récession mondiale pourrait affaiblir davantage la demande extérieure pour les exportations russes et, par conséquent, provoquer un affaiblissement du rouble » laisse entrevoir une trajectoire défavorable pour le rouble au dernier trimestre 2022.
L’USDRUB se négocie actuellement sous la SMA 20 autour de 58,090, le prix restant sous pression, mais la divergence de politique entre la Réserve fédérale qui s’est engagée à rester hawkish après avoir relevé les taux de 75 pb lors de la dernière réunion ; et la Banque centrale de Russie qui a réduit les taux d’intérêt de 50 pb pourrait potentiellement pousser le prix à la hausse à partir du niveau de support autour des 50,7500.
Le RSI montre également une baisse régulière de sa zone de surachat depuis mars 2022, et se trouve maintenant très proche de sa zone de survente. Le RSI porte un chiffre de 41,66, ce qui suggère une hausse potentielle des prix étant donné que les prévisions économiques pour l’économie russe restent sombres. Le MACD est légèrement en accord avec le RSI car l’histogramme commence à se rétrécir et est à la veille d’un autre croisement à la hausse en faveur du dollar.
MATIÈRES PREMIÈRES
L’or : Le resserrement coordonné des banques centrales mondiales et la force du dollar américain ont lourdement pesé sur le marché de l’or cette année, d’autant plus qu’un nouveau resserrement est attendu d’ici la fin de l’année. Les perspectives à moyen terme ont toutefois permis au métal précieux d’enregistrer en septembre sa plus forte progression depuis mars, les opérateurs ayant revu à la baisse leurs prévisions de resserrement dans un contexte d’inquiétude croissante concernant le ralentissement de la croissance. Le changement de sentiment du marché au début du quatrième trimestre a été soutenu par la spéculation selon laquelle les principales banques centrales devront se montrer plus prudentes par rapport à ce que les marchés craignaient. Avec l’indice USDIndex qui s’éloigne des sommets des 20 dernières années et le rendement du Trésor américain qui continue de corriger, le lingot s’est orienté vers les 1700 $ l’once, la moyenne mobile de 50 jours et les 1800 $ étant en vue à court terme.
Cependant, les risques de récession augmentent, le lingot reste à la merci du dollar américain et des anticipations de hausse des taux. Toutefois, il pourrait trouver un point d’appui si les perspectives de croissance continuent d’être revues à la baisse. Les gouvernements des États sont sous pression pour tenter d’indemniser les consommateurs et les entreprises en difficulté. La nécessité d’accroître le financement public alors que les banques centrales suppriment les mesures de relance économique en vue de vendre les actifs accumulés dans le cadre de leurs programmes d’assouplissement quantitatif signifie que les politiques budgétaires et monétaires ne seront pas synchronisées à court terme. Pour couronner le tout, les marchés britanniques en septembre ont montré à quel point les marchés sont fragiles, alors que l’or, a pu profiter de l’arrêt de l’ascension du dollar US.
La lutte des banques centrales contre l’inflation et la croissance pourrait maintenir l’or dans un marché baissier, dans la mesure où la Fed devrait procéder à une hausse de 75 points de base en novembre et de 50 points de base supplémentaires en décembre, ce qui laisserait le taux à 4,25-4,5 %. Plus la Fed augmente ses taux, plus les rendements américains augmentent, ceux-ci ayant atteint leur plus haut niveau depuis plus de 10 ans. En contrepartie, il existe une forte corrélation négative entre le métal jaune et les rendements, dans la mesure où ceux-ci augmentent le coût de détention de l’or, ce qui pousse les investisseurs à se détourner de l’or.
La demande chinoise en Or a souffert cette année, avec un recul de 23% de la demande des consommateurs par rapport à l’année précédente. Cependant, ces derniers temps, la demande des consommateurs a commencé à se redresser légèrement, ce qui laisse présager une forte demande pour le dernier trimestre. Par ailleurs, l’Inde, autre grand consommateur d’or, devrait connaître une plus forte demande à l’approche de Diwali, fin octobre. Ces facteurs pourraient fournir un soutien à court terme pour le métal précieux, du moins pour le mois d’octobre.
Cuivre : Après un troisième trimestre très neutre, le cuivre se maintient au cœur de son rallye de 2020-2021, à 3,50, car les problèmes d’approvisionnement actuels ont permis aux prix du cuivre de se stabiliser suite à la très forte chute observée au deuxième trimestre. Les facteurs économiques fondamentaux, à l’exception des problèmes d’approvisionnement, continuent d’ajouter de la pression sur le cuivre pour le trimestre à venir.
Cependant, le secteur manufacturier chinois est essentiel pour les perspectives du cuivre au quatrième trimestre, car la demande chinoise est revenue et affiche une croissance lente, ce qui soutiendra le métal essentiel à la fabrication. Les fonderies de cuivre chinoises ont également augmenté le prix plancher du quatrième trimestre pour les frais de traitement à 93 $/t, contre 80 $/t au troisième trimestre. Un léger excédent de production est attendu pour 2022 en Chine, tandis que le métal devrait être déficitaire l’année prochaine, puisque la demande va continuer à augmenter fortement en raison de la transition écologique, le cuivre étant un métal nécessaire à ce changement. Les protestations dans les grandes mines du Pérou et en général en Amérique latine devraient se poursuivre au quatrième trimestre, créant de nouvelles perturbations de l’offre, ce qui représente un autre facteur potentiel de soutien des cours.
D’un autre côté, la force du dollar a limité la demande de produits de base, lesquels sont échangés dans cette devise au niveau international. La crainte croissante d’une récession mondiale et d’une demande globale plus faible détourne les investisseurs des produits de base, ce qui devrait continuer à exercer une pression sur cet actif et, plus généralement, sur le marché des produits de base.
Par conséquent, le cuivre pourrait prolonger le biais neutre et rester dans un range au cours des prochains trimestres.
Pétrole : Le pétrole reste largement déterminé par la géopolitique, l’escalade des tensions entre l’Europe et la Russie a apporté un soutien à court terme au cours de l’USOIL à la fin du troisième trimestre. Le quatrième trimestre a commencé avec un soutien important en faveur du pétrole, dans la mesure où l’OPEP+ devrait procéder à une réduction importante de la production pour soutenir les cours, mais un autre facteur clé du rebond du pétrole est l’imposition de nouvelles sanctions russes.
Les États membres de l’UE ont adopté un nouveau train de sanctions contre la Russie, qui prévoit également un plafonnement du prix du pétrole expédié vers des pays extérieurs à l’Union. Le plafonnement du prix du pétrole fait l’objet de négociations entre les pays du G7 depuis des mois, mais les détails exacts de ce plafonnement n’ont pas encore été inclus dans le paquet. L’adoption par le G7 ainsi qu’un nouvel assentiment unanime seraient nécessaires pour les mettre en œuvre. Bref, un effet de ralliement provisoire. Le nouveau train de sanctions comprend également des restrictions supplémentaires en matière d’importation et d’exportation ainsi que d’autres sanctions à l’encontre de responsables du gouvernement russe.
Les marchés du gaz restent donc le principal centre d’intérêt et le principal moteur du marché de l’énergie, en particulier en Europe. Le rapport de l’AIE sur le marché du gaz pour le quatrième trimestre a, sans surprise, souligné « l’incertitude sans précédent de l’approvisionnement ». Cette incertitude a eu un impact en particulier sur les marchés du GNL, les gouvernements étant à la recherche de sources d’approvisionnement alternatives. « L’AIE prévoit que les importations de GNL en Europe augmenteront de plus de 60 milliards de mètres cubes (mmc) cette année, soit plus du double des ajouts de capacité d’exportation de GNL dans le monde, ce qui maintient le commerce international du GNL sous forte pression à court et moyen terme. Cela implique que les importations de GNL de l’Asie resteront inférieures à celles de l’année dernière pour le reste de l’année 2022. Toutefois, les importations de GNL de la Chine pourraient augmenter l’année prochaine dans le cadre d’une série de nouveaux contrats conclus depuis le début de 2021, tandis qu’un hiver plus froid que la moyenne entraînerait également une demande supplémentaire de la part de l’Asie du Nord-Est, ce qui renforcerait encore l’étroitesse du marché. »
L’AIE a réalisé une analyse de résilience du marché du gaz de l’UE dans le cas d’un arrêt complet de l’approvisionnement russe à partir du 1er novembre 2022. L’analyse montre qu’en l’absence de réductions de la demande mises en place en cas d’arrêt complet de l’approvisionnement par gazoduc russe, le stockage de gaz de l’UE serait rempli à moins de 20 % en février, en partant d’un niveau élevé d’approvisionnement en GNL, et à presque 5 %, en supposant un faible approvisionnement en GNL. Si le stockage tombait à ces niveaux, le risque de rupture d’approvisionnement en cas de vague de froid tardive serait accru. Une réduction de la demande de gaz de l’UE pendant la période hivernale à hauteur de 9 % par rapport au niveau moyen des cinq dernières années serait nécessaire pour maintenir les niveaux de stockage de gaz au-dessus des 25 % dans le cas d’une baisse des apports de GNL. Et une réduction de la demande de 13% par rapport à la moyenne des cinq dernières années serait nécessaire pendant la période hivernale pour maintenir les niveaux de stockage au-dessus de 33% en cas de faibles entrées de GNL. Par conséquent, les mesures d’économie de gaz seront cruciales pour minimiser les retraits des stocks et maintenir ces derniers à des niveaux adéquats jusqu’à la fin de la saison de chauffage.
Par conséquent, USOIL pourrait rester dans un range au cours du dernier trimestre de l’année, sur fond d’efforts de l’OPEP+ ainsi que la stimulation de la demande chinoise, d’une part, et de tensions géopolitiques, d’autre part, ce qui maintiendrait l’actif sur le côté.
ACTIONS
US100 : L’US100 est en baisse depuis plusieurs semaines après une chute vertigineuse au cours du premier semestre 2022. Compte tenu des pressions inflationnistes et de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’indice a abandonné une grande partie de ses gains de 2021. Ces facteurs ne sont pas seulement mauvais pour l’économie, mais aussi pour l’US100, qui comprend davantage de valeurs technologiques, ces dernières ayant été les moins performantes du marché élargi en 2022. On peut donc s’attendre à ce que l’US100 reste dans le rouge au cours des derniers mois de 2022. Le caractère hautement imprévisible de 2022 menace les réalisations substantielles de 2021.
Avec des taux annuels de 9,1% aux États-Unis, 8,6% dans la zone euro et 9,4% au Royaume-Uni en juillet 2022, l’inflation semble devenir un problème majeur pour les économies occidentales. Les marchés boursiers pourraient poursuivre leur tendance baissière, la question est de savoir si ce cycle se poursuivra ou non. Tout dépend des hausses de taux de la Fed et de la situation économique générale.
L’indice montre que les investisseurs sont divisés de manière égale entre ceux qui considèrent que les difficultés rencontrées par le marché depuis le début de l’année sont temporaires et ceux qui craignent des temps bien plus difficiles. L’incertitude devrait permettre à l’US100 de rester neutre sur le plan technique. Le graphique hebdomadaire montre que l’US100 se situe juste au-dessus de la moyenne mobile 20, et que le MACD est proche de son niveau neutre. Nous pensons que l’indice devrait retester les niveaux de juin autour des 10565. Si l’indice franchit ce niveau, le prochain support se situe autour des 10519, soit les niveaux observés en septembre 2020.
A contrario, la prochaine résistance de l’indice se situe autour des 13181. S’il parvient à franchir ce niveau, il pourrait atteindre 14534, niveau observé en mars 2022.
US500 : La trajectoire de l’indice au cours des prochains mois tournera en grande partie autour des décisions de politique monétaire de la Fed. Alors que l’inflation reste élevée et que la Réserve fédérale s’efforce sérieusement de freiner la hausse des prix en augmentant les taux d’intérêt, bon nombre des préoccupations économiques persistent, entraînant des pertes historiques pour le marché boursier.
À la suite d’un changement significatif des perspectives de hausse des taux d’intérêt, Goldman Sachs Group Inc. a réduit son objectif de fin d’année pour l’US500 de 4 300 à 3 600. La hausse des taux d’intérêt aura un impact négatif sur la valeur marchande des actions américaines. Malgré tout, l’indice pourrait effectuer une rotation. L’US500 a baissé de 20 % depuis le début de l’année, ce qui signifie qu’une partie des pertes potentielles ont déjà été évaluées. Si la réduction des prévisions de Goldman intervient après que de nombreux stratèges interrogés par Bloomberg ont abaissé leurs projections de fin d’année pour l’US500, ces mêmes stratèges s’attendent toujours à ce que l’indice augmente de 16 % par rapport à ses niveaux actuels d’ici la fin de l’année. La confiance de l’US500 est également affectée par une grande variété d’autres variables. Les dépenses de consommation devraient baisser en raison du conflit prolongé en Ukraine, tandis que le marché montre des signes d’anticipation d’une récession dans un avenir proche.
Un rebond du marché au cours du second semestre de 2022 est possible si l’un de ces éléments réalise des performances supérieures aux prévisions. En ce qui concerne les aspects techniques du marché, celui-ci peut osciller dans les deux sens. Le MACD est proche de la neutralité et le prix est en dessous de la 20-MA sur le cadre hebdomadaire. Le prochain support se situe à 3628. Si l’indice plonge en dessous de ce niveau, il pourrait atteindre les 3219 (61% Fibonacci).A la hausse, la prochaine résistance se situe autour des 4326. Si l’indice franchit ce niveau, il pourrait atteindre les 4639, soit le niveau atteint en mars 2022.
US30 : L’indice US30 a connu une chute vertigineuse de plus de 700 points. Il est entré en territoire baissier, ce qui se caractérise généralement par une chute de plus de 20 % par rapport aux sommets récents. L’US30 pourrait être confronté à plusieurs contretemps alors que nous entrons dans le dernier trimestre. Les investisseurs s’inquiétant de plus en plus du ton hawkish de la Réserve fédérale et du risque de récession dans un avenir proche, la banque centrale a annoncé sa troisième hausse consécutive de 75 points de base des taux d’intérêt. Les données de l’indice des prix à la consommation (IPC) pour le mois d’août ont également contribué à la chute précipitée des marchés.
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L’équipe d’analyse des marchés HF
Analyste financier
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